Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3), récemment dévoilé et soumis à consultation publique, propose une stratégie pour adapter la France à des conditions climatiques plus extrêmes. Ce document, conçu comme une réponse aux défis croissants du réchauffement, reste cependant peu contraignant pour les entreprises, tout en mettant l’accent sur l’évaluation et la sensibilisation.
Adapter les conditions de travail à la réalité climatique
En France, 14 à 36 % des travailleurs sont exposés à des fortes chaleurs, un problème qui affecte particulièrement des secteurs comme le BTP. Le PNACC3 promet de renforcer les mesures de prévention des risques professionnels dès 2025, notamment via des discussions avec les partenaires sociaux. Cependant, les définitions des seuils critiques de "fortes chaleurs" restent à affiner.
Évaluer la vulnérabilité et inciter les entreprises à agir
Le plan rendra progressivement obligatoires les études de vulnérabilité au changement climatique pour les grandes entreprises et infrastructures stratégiques dès 2025. Cette démarche vise à intégrer les risques climatiques dans la planification et à encourager la résilience des chaînes logistiques par des études sectorielles. Bien que non contraignant à date, un guide de référence devrait être publié en 2025 pour orienter les entreprises dans leurs plans d’adaptation.
Accompagner les secteurs prioritaires
Le PNACC3 cible des secteurs vulnérables comme l’agriculture et l’énergie. Des études prospectives et stress tests sont prévus pour anticiper les impacts climatiques sur les réseaux électriques et les productions agricoles. Cependant, les mesures concrètes restent limitées, se concentrant davantage sur la collecte de données et la formation.
Une réforme assurantielle en perspective
Le secteur de l’assurance est également dans le viseur, avec un rapport attendu pour 2025 sur l’assurabilité des risques climatiques. Alors que le coût des dommages pourrait augmenter de 50 % d’ici 2050, le PNACC3 met en avant la nécessité d’un observatoire des risques pour aider à mieux gérer ces défis.
Des pistes pour une meilleure adaptation
Des experts, comme Fabrice Bonnifet du Collège des directeurs développement durable, proposent des initiatives complémentaires, notamment une réduction annuelle de 5 % des émissions de GES et une régulation des mal-adaptations, telles que l’usage excessif de la climatisation. Ces propositions visent à inciter les entreprises et collectivités à intégrer l’adaptation dans leurs décisions stratégiques.