La Coopérative agricole des Pays de la Loire (CAPL), implantée dans le Maine-et-Loire, a récemment inauguré un site de traitement de graines sans gluten à Longué-Jumelles. Ce site, baptisé "Perles d'Anjou", est unique en France et représente un investissement de 16,3 millions d’euros. Son objectif est de répondre à la demande croissante pour des graines telles que le quinoa, les lentilles, le sarrasin, et bien d’autres, destinées aux consommateurs intolérants au gluten. Cette protéine présente dans certaines céréales est connue pour provoquer des problèmes intestinaux chez certaines personnes.
Avec le soutien de 500 de ses adhérents, la CAPL assure une production annuelle de 10 000 tonnes de ces graines. Ces cultures, déjà en plein essor, sont désormais traitées dans cette usine équipée de machines de pointe, principalement importées de Suisse. Chaque équipement est destiné à optimiser le tri, le nettoyage et le conditionnement des graines. Par exemple, une machine sépare mécaniquement les grains des impuretés, tandis qu'une autre réduit le temps de cuisson du quinoa de 14 à 7 minutes en grattant la pellicule des graines.
L'usine dispose également d'une trieuse optique capable de détecter des anomalies comme les lentilles corail mal colorées ou les graines de mauvaises herbes dans le quinoa. Avec cette technologie avancée, l'objectif est de doubler la capacité de traitement d’ici deux ans, pour atteindre 25 000 tonnes annuelles. Actuellement, cinq employés gèrent le processus en journée, mais il est prévu de passer à un fonctionnement 24h/24 pour répondre à la demande croissante.
L'engouement pour les graines sans gluten ne cesse de grandir, avec un marché en hausse de 20 % tous les cinq ans en France. L’usine attire déjà l’attention de producteurs extérieurs cherchant des solutions de tri adaptées. En parallèle, la CAPL explore également des opportunités au-delà des frontières françaises. Après avoir introduit le quinoa andin en France en 2008, la coopérative s’intéresse aujourd’hui aux graines de chia, un superaliment mexicain riche en oméga 3.
Christian Blet, président de la CAPL et cultivateur, voit en ces nouvelles cultures une "agriculture de demain", créatrice de valeur ajoutée. Grâce à ces nouvelles pratiques, il a même constaté un regain d'intérêt de ses voisins pour ses champs, notamment pour le lin, une culture non irriguée et sans produits phytosanitaires.
Ainsi, la CAPL, avec son site innovant, ne se contente pas seulement de répondre aux tendances alimentaires actuelles, mais participe activement à façonner l’agriculture de demain.