En octobre 2024, l'Arcom, l'Arcep et l'ADEME ont publié une étude sur l’impact environnemental des usages audiovisuels. Elle met en lumière les défis stratégiques majeurs auxquels les entreprises du secteur, notamment les géants du streaming comme Netflix et Spotify, sont confrontées. La consommation énergétique croissante due à l'augmentation du temps passé sur ces plateformes, combinée aux exigences de durabilité des consommateurs et des régulateurs, oblige ces entreprises à réévaluer leur modèle économique.
Le rapport souligne que les usages audiovisuels représentent 2,9 % de la consommation électrique en France (13 TWh) et 0,9 % de son empreinte carbone, soit 5,6 millions de tonnes équivalent CO2. Les terminaux (téléviseurs, smartphones, tablettes) jouent un rôle clé dans cette consommation énergétique. Le streaming vidéo via des réseaux mobiles consomme notamment bien plus que la télévision traditionnelle, ce qui aggrave l'empreinte écologique de ces services. Les entreprises doivent désormais s'engager dans des démarches visant à améliorer l'efficacité énergétique de leurs services et des terminaux utilisés par les consommateurs.
L’étude projette une augmentation de l'empreinte carbone du secteur audiovisuel de 30 % d'ici 2030, mais propose aussi des solutions. Parmi elles, l'amélioration de l'efficacité énergétique via des technologies d'écoconception, la réduction du poids des contenus et l'optimisation des infrastructures de streaming. Des entreprises comme YouTube ou Spotify pourraient, par exemple, réduire l'usage de fonctionnalités comme la lecture automatique et le défilement infini pour limiter le temps de visionnage passif.
Un autre axe stratégique concerne la durabilité des terminaux. Les régulateurs encouragent des pratiques comme la promotion de la longévité des appareils, et la mise en place de labels de durabilité et de programmes de recyclage. Ces initiatives pourraient aider les constructeurs de téléviseurs et smartphones à concilier durabilité et performance, tout en capitalisant sur cette transition comme un avantage concurrentiel.