On connaissait la consigne du verre ou celle du plastique qui se relance fortement en France, mais on ne connaissait pas Yves Rocher sur ce créneau. C'est désormais chose faite.
Yves Rocher, marque engagée dans la cosmétique durable, a lancé un projet pilote de consigne dans trois de ses boutiques à Paris et Rennes. Ce projet, qui s'inscrit dans le programme « Act Beautiful » de la marque, vise à encourager les clientes à rapporter leurs pots vides, en leur offrant une carte cadeau d'un euro par retour. En sélectionnant les soins visage, une catégorie où l’utilisation de verre est importante, Yves Rocher cherche à évaluer la réception de cette initiative par un échantillon représentatif de sa clientèle. Alexandra Ferré, directrice Impact et RSE de la marque, précise que ce choix stratégique est motivé par des facteurs logistiques et de fidélité, Rennes étant un marché historique pour Yves Rocher.
La réponse des clientes a été encourageante dès le lancement, avec une cinquantaine de pots retournés en un mois. Ce chiffre dépasse les attentes, témoignant de l’adhésion rapide des consommatrices. Pour renforcer cette habitude, la marque met en place des rappels par email et SMS. Les retours des clientes, même celles n’ayant pas encore participé, sont positifs, certaines ayant exprimé leur intention de rapporter leurs pots lors de leur prochain passage en boutique.
La logistique, toutefois, représente un défi de taille. Les pots vides sont envoyés à un prestataire pour un nettoyage microbiologique strict, avant d'être renvoyés au site de production en Bretagne. Ce processus de consigne est environ trois fois plus coûteux que le modèle économique linéaire. Malgré le surcoût, Yves Rocher considère cet effort essentiel pour une économie circulaire viable, cherchant des financements auprès d’éco-organismes et des économies d’échelle.
Le projet se fixe un objectif de 10 % de taux de retour d'ici juin 2025 (ce qui nous parait très ambitieux). Atteindre ce seuil confirmerait la pertinence écologique et économique de l'initiative et permettrait son extension à l’échelle nationale. En revanche, un faible taux de retour remettrait en question la viabilité de l’opération. Si le projet s’avère concluant, Yves Rocher envisage de l’étendre à d'autres magasins et de transformer durablement les pratiques de ses clientes. Cette démarche de consigne témoigne de l’ambition de la marque de limiter le plastique à usage unique et de promouvoir la durabilité dans le secteur de la beauté, tout en accompagnant ses clientes vers des choix de consommation plus responsables.
Alors effet "purement marketing" pour ne pas perdre des parts de marché par rapport au digital ou effet réellement durable ?
De toute manière, cela reste une belle action pour notre planète !