Le gouvernement (l'ex désormais même si l'objectif reste le même) a dévoilé ses nouvelles feuilles de route pour l’énergie et le climat en octobre dernier, avec la troisième version de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC 3) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ces documents, élaborés sous l’impulsion de l’ex-ministre Agnès Pannier-Runacher, marquent une continuité dans les ambitions climatiques malgré les changements de gouvernement. Ils visent un objectif commun : une transition énergétique et climatique ambitieuse pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Des objectifs climatiques renforcés
La SNBC 3 fixe une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990, en conformité avec les engagements européens. Cela impose une baisse annuelle de 5 % des émissions, contre seulement 2 % en moyenne entre 2017 et 2022. Si l’objectif est jugé atteignable, il repose sur des mesures existantes et un ciblage accru des financements, malgré des baisses budgétaires annoncées.
Le texte souligne également la nécessité de réduire l’empreinte carbone globale, en incluant les émissions importées. Une évolution notable est la prise en compte des capacités d’absorption du carbone par les forêts et les sols, dont l’efficacité a fortement diminué en raison du réchauffement climatique. La SNBC ajuste ces prévisions à la baisse, tout en promettant de renforcer les actions pour préserver ces puits de carbone naturels.
Vers un mix énergétique décarboné
La PPE détaille les actions nécessaires pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Elle prévoit une montée en puissance des énergies renouvelables, avec des objectifs de 54 à 60 GW pour le photovoltaïque et de 18 GW pour l’éolien offshore d’ici 2035. En parallèle, six nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR seront construits, pour maintenir une production annuelle de 360 à 400 TWh.
L’ambition est de transformer un modèle énergétique encore à 60 % carboné en un modèle 60 % décarboné d’ici 2030. Cette transition inclut des efforts majeurs en matière d’efficacité énergétique, comme la rénovation de 400 000 maisons et 200 000 logements collectifs par an, et une baisse de 28,6 % de la consommation énergétique finale entre 2012 et 2030.
Décarboner les transports et les mobilités
Les transports, responsables de 32 % des émissions nationales, sont un axe clé de la stratégie. La PPE fixe pour objectif que deux tiers des voitures neuves vendues en 2030 soient électriques, avec une augmentation progressive de leur part dans le parc automobile.
Des ambitions maintenues malgré les transitions politiques
Ces plans, en consultation publique jusqu’à la fin de l’année, seront soumis au Haut Conseil pour le climat avant leur publication par décret en 2025. Bien que le contexte politique ait évolué, le cap fixé reste inchangé, confirmant l’engagement commun du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement climatique. En conciliant sobriété, énergies renouvelables et innovation technologique, ces textes visent à assurer une transition énergétique durable tout en respectant les engagements de la France au sein de l’Union européenne.