L’audiovisuel, bien qu’il ne représente actuellement que 0,9 % de l’empreinte carbone française, pourrait voir ses émissions augmenter de 30 % d’ici 2030 en l’absence de mesures correctives. C’est la conclusion alarmante d’une étude commandée par l’Arcom et l’Arcep, en partenariat avec l’ADEME. Alors que le secteur continue de croître avec une multiplication des écrans et des usages connectés, la nécessité d’adopter des stratégies alliant écoconception et sobriété devient cruciale.
Les terminaux, principaux responsables
Selon l’étude, les terminaux – téléviseurs, smartphones, tablettes – génèrent 72 à 90 % de l’impact carbone des usages audiovisuels, principalement lors de leur fabrication. Parmi eux, les téléviseurs linéaires se démarquent comme les plus polluants, représentant 52 % de l’empreinte carbone du secteur, en raison de leur prévalence et de la grande taille de leurs écrans. Les réseaux (9 à 26 %) et les centres de données (1 à 3 %) complètent le tableau des contributions à l’empreinte carbone. À titre de comparaison, la radio hertzienne représente 19 % des usages audiovisuels mais seulement 13 % de l’empreinte carbone.
Un besoin urgent de sobriété et d’écoconception
Pour limiter cette hausse, les experts recommandent des mesures d’écoconception, telles que l’allongement de la durée de vie des terminaux et la réduction de leur consommation énergétique. Cependant, ces initiatives seules ne suffisent pas. La sobriété est également essentielle pour contrer l’effet rebond, causé par l’augmentation des usages, notamment avec la généralisation de la 5G. Les mesures de sobriété incluent la limitation des résolutions vidéo et audio, l’utilisation du Wifi au lieu de la 4G, et la réduction des usages intensifs comme le streaming.
Un effort collectif nécessaire
La combinaison de l’écoconception et de la sobriété pourrait réduire d’un tiers l’empreinte carbone de l’audiovisuel d’ici 2030. Cependant, cette transformation exige un effort concerté des fabricants, des fournisseurs et des utilisateurs. Le président de l’Arcom, Roch Olivier Maistre, a appelé à une mobilisation active et collaborative pour adopter de meilleures pratiques et intégrer la durabilité dans les comportements et les produits.
Passer de l’analyse à l’action
L’étude offre pour la première fois une analyse complète de l’impact environnemental de l’audiovisuel en France. Elle met en lumière l’urgence d’agir pour éviter que le secteur ne devienne une source significative de pollution carbone. Selon l’Arcom, il est désormais temps de passer de la réflexion à l’action pour concilier développement audiovisuel et responsabilité environnementale.
Est-ce que le grand public est prêt à faire les efforts ? Dans l'esprit certainement, dans la réalité beaucoup moins.